Si y a une chance, je la prends ; si y a une leçon, je l’apprends

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Si y a une chance, je la prends ; si y a une leçon, je l'apprends

Artiste : Nekfeu | Album : Les étoiles Vagabondes | Titre : Les étoiles vagabondes | Année : 2019



Ne, Konaida Tōkyōdatta toki sabishi-sōdattakedo

Daijobu?

J’ai envie d’vivre à l’étranger toute ma vie, j’ai déménagé

J’ai vécu en banlieue, j’ai vécu dans Paris même

J’ai téj’ mon téléphone pour pas qu’on vienne me déranger

Donc ne viens pas m’interroger, envoie tes demandes par e-mail

J’ai l’impression qu’on n’m’écoute pas

Quand ça va pas, je bouffe comme un fou

Et ces derniers temps, j’ai pris beaucoup d’poids

Y a d’quoi déprimer quand t’es pacifiste

Alors, l’actualité, ça fait un bail qu’j’l’ai pas suivie

J’ai détesté le succès, mais faut croire qu’ça m’a pas suffit

Et si j’étais cent pour cent moi-même, j’ferai même pas ce film

Et des erreurs, j’en ferai sûrement d’autres

J’m’en fous d’l’argent mais j’veux pas qu’les autres s’en fassent sur mon dos

Alors je gère ma société en mode entrepreneur

Et j’m’intéresse à l’espèce comme un anthropologue

C’est dur de vivre d’ta passion avant qu’ça soit solide et rentable

T’as l’impression d’avoir sali tes rents-pa, et t’as la pression

Ouais, ma future femme marchera avec un solidaire au bras

Au lieu d’un solitaire au doigt

J’ai effacé les sons qui parlaient d’toi

Isolé sur un perchoir, j’suis redescendu par les toits

Les yeux rivés sur le vide, j’ai envie d’me voir aspirer

Je savoure vite la douleur, et j’te remercie d’m’avoir inspiré

Le seul moyen de te posséder, toi, c’est de poser des toiles

Pour les pigments, j’ai mélangé tes larmes et des poussières d’étoiles

J’ai été patient, réunissant chaque cil qui se détachait

Quand tu pleurais, pour en faire le plus joli des pinceaux

On s’est retrouvé en plongeant dans des trous noirs

C’est troublant, si c’est pour saigner, à quoi sert d’être ouvert?

Je savais plus aimer avant qu’tu m’aies réappris

Je déteste le rap de blancs, j’aime le rap où tu mets rien après

Les pigeons me guettent d’un air insistant

Indésirables, mais qui s’inquiète de leur existence?

En haut, j’me sens comme eux, on n’a pas besoin de leur assistance

En bas, de moins en moins d’résistance et les racistes dansent

Faudrait qu’on s’bouge, des fois, la douche est froide

Repousse les fauves, il t’faut une touche de fond avant qu’ils touchent tes formes

Les profs voulaient qu’on étudie, ils avaient raison

Mais on accorde peu d’crédit aux vrais quand ils sortent de la bouche des faux

Ouais, c’est malheureux

Mais devant la feuille, c’est moi le roi

Mc, pas besoin d’triche quand l’art rempli tes rêves

Même si on veut être riches comme l’arabe littéraire

Si y a une chance, je la prends

Si y a une leçon, je l’apprends

J’ai pu traverser les frontières mais pas comme un jeune Afghan

Un p’tit Arabe qui fait des bêtises, c’est un voyou pour la France

Un p’tit Noir, c’est pareil mais, quand c’est un p’tit Blanc, c’est juste « un chenapan »

Au milieu de la tourmente, les dos se tourneront

Tu redescends tes nerfs sous pilon mais là, tout r’monte

La Terre, elle est pas toute ronde et, les rappeurs

C’est pas des grossistes, ils vont pécho comme tout l’monde

Tu mens dans l’son, la rue te piste

Et moi, dans l’fond, j’suis plutôt peace

Voire utopiste, mais j’la sens, cette putain d’pisse

Envie d’t’envoler quand tu vois l’actu’

Voilà qu’t’es perdu dans la Voie lactée

Les gosses se tapent l’adultère, les ‘blèmes se catapultèrent

Voilà pourquoi tu pues l’teh des cheveux jusqu’à ta bulle d’air

J’attends mon frère sur l’droit chemin, il est coincé dans l’trafic

Si j’devais attraper des voyous, j’aurais coursé deux, trois flics

Ma mère a vu naître un être humain tellement déséquilibré

Faudrait qu’j’sois sûr d’en être un avant d’demander « c’est qui, les vrais? »

Quand tu vis dans l’bidonville, il t’reste que ta ruse

Celle-là, c’est pour les p’tits Roms comme Darius

Avant, j’voulais que des Nike, le système nous rend bêtes

J’ai pas pris la grosse tête depuis l’époque de Golden Eye

J’ai besoin d’Paris comme Côte et Match mais, quand je marche

Il faut qu’j’me cache, j’porte la capuche comme côte de maille

Est-ce que le rap m’a sauvé?

Tous les objets composant l’univers

Les galaxies, les amas de poussières, les astres

S’éloignent les un des autres inexorablement

Comme nous

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