Artiste : Davodka | Album : Accusé de Réflexion | Titre : Accusé de Réflexion ( Chapitre 1) | Année : 2017
Vas-y, passe une feuille
Le destin est une loterie, parfois la malchance est cruelle
On s’est forgés loin du bon air, du grand large, des îles
Vu qu’la justice est sourde et qu’la France reste muette
Majeur en l’air, mon message passe, même pour ceux qui ne connaissent pas le langage des signes
On s’fait taxer alors qu’on croule sous des galères de fric
Pendant qu’ça détourne des millions, on nous juge pour des barrettes de shit
Ils feront passer des lois pendant qu’toi tu taffes toute ta vie
La misère, pour la comprendre : faut la voir ou faut la vivre
Des Panama Papers, de Cahuzac à l’affaire DSK
C’panorama m’fait peur, ces personnages me paraissent détestables
Ça sent le 49.3, pour la loi El Khomri
Bientôt l’retour à l’esclavage, ils veulent marquer l’histoire à base de belles conneries
Ils veulent tout contrôler, en vérité tout leur échappe
Traité comme une ordure, je n’ai qu’ces quelques mots à dire pour notre décharge
Endormis par l’système, leurs paroles sur des chaînes
Accusé d’réflexion car je pense, donc je les gène !
Le jugement d’la rue c’est le plus important. Le tribunal c’est fait pour les bourges, les gars à costard, plein aux as qui ont des avocats des grands cabinets. Avec l’oseille tu peux t’payer l’tribunal ; mais dans la rue, la justice elle est pas à vendre…
– Nous n’aurions pu espérer plus bel écrin pour notre spectacle
– Je, je n’vois aucun instrument
– Votre sens de l’observation fait à nouveau merveille. C’est à madame Justice que je vais dédier ce concerto, en l’honneur des trop longues vacances qu’elle semble s’être accordée. Elle qui est censée défendre les enfants, les pauvres et punir les malfaiteurs et la gloire des imposteurs qu’elle nourrit en son sein. Tout d’abord, (Davodka !) l’ouverture (check ça !)
Sur un air de classique, j’dévoile un son qui sera culte désormais
C’est le grand retour, et même ceux qui s’en branlent éjaculent des oreilles
Je ramène du rap en France, loin de leur game et de leur jeu de malade
Où tu finis dans l’creux de la vague à trop surfer sur la tendance
Davodka, fais gaffe à toi, c’est ce genre de gars
Qui coupe la parole, c’est une tronçonneuse pour les langues de bois
J’débarque sans tarder dans tes oreilles, ma voix s’est rencardée
J’ai toujours les poches vides, ma seule richesse s’appelle le franc parler
On veut pas d’un destin d’esclaves (nan !)
J’prends la parole, un terrien s’exclame et même si l’on m’enferme j’délivrerais un message
La folie ça s’empire lors des manifs la police d’la France tire
En bref la liberté n’est qu’une statue à l’autre bout d’l’Atlantique
On a déjà trop parlé, faut qu’on scie nos barreaux
J’écris des pavés qui se lancent et qui visent vos carreaux
Un monde de fou, ils sont tous à la traîne, on avance au galop
Ouais, ça s’arrose, c’est le Vers 2 Trop qui reprend du service comme un Rolland Garos
Depuis le début, c’est sur les vues mais pas sur l’art qu’ils misent
J’arrive dans une bataille sinistre (sinistre), où les bâtards s’imiscent
J’arrive bien tard, qu’ils disent mais sur ma route, j’vois plein d’radars qui s’brisent
Moi j’suis au dessus de tout ça, il s’prennent pour des montagnes mais je suis un alpiniste
Accusé d’réflexion, v’là l’impact d’un projet qui t’plombe
Qui t’donne des frissons comme la date d’un procès qui tombe
Y’en a marre d’vos manière, c’est trop, fais gaffe à tes arrières frérot
Ils nous la mettent profond et ça, ça date pas de l’affaire Théo
« Le rap est un sport d’illettré », c’est faux, ça te ferait trop chier de l’admettre
Ma plume te botte le cul, c’est une phrase à prendre au pied de la lettre
À 29 piges, squatter dans des parkings ça m’saoule
Alors j’écris des punch’ qui t’sautent aux oreilles pire qu’une batterie Samsung
La gloire c’est du vide, donc ma foi j’reste lucide
Ils veulent tous du liquide, c’est ce qui anime leur soif de réussite (santé !)
On fait trembler l’État, masqué sous ses airs de tricheur
Car quand mes neurones s’entre-choquent, ça réagit sur l’échelle de Richter
Ils parlent de liberté mais j’ai senti l’mensonge
Pour ça qu’à leur égard j’n’ai qu’des sentiments sombres
J’m’abats comme la foudre face à vos petites tensions
Alors je rappe en indé’, pour ça qu’mon son prend une autre dimension
Davodka !
Accusé d’réflexion.
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