Artiste : Big Flo & Oli | Album : La vie de rêve | Titre : La vie de rêve | Année : 2018
Diam’s a répondu à mon mail
Elle m’a dit, « le plus dur c’est pas de réussir, c’est de rester soi-même »
Je grandis mais je reste le petit que tout le monde apprécie
À l’aise dans la cour des grands je garde le trac dans la vraie vie
On a fait de la route depuis les RC
Flo me répète, « Oli déstresse, c’est bon t’as percé! »
Mais je vis avec les tripes, à l’affût d’un rival
Ils le savent quand je croise leur regard en festival
Des flashs de fêtes, des souvenirs de rêves dans ma tête
Promis bientôt j’arrête, à 100 ans je prends ma retraite
Mais j’ai dû mal à assumer ma gueule sur les posters
Flippé, car toujours pas vacciné contre la grosse tête
Non, n’ai pas peur de la vitesse, 7 concerts par semaine
J’aime pas trop dormir, car mes rêves sont moins biens que la vie que je mène
Et ça les choque, j’suis ce gosse indomptable
J’rappe à New York, j’ai traversé la carte postale
Dire que je peux pas le faire, c’est presque insultant
Moi j’pourrais partir faire la guerre avec un cure-dent
Qui pourra nous stopper? Même pas le cancer
Même pas un psychopathe qui me kidnappe ou me braque à la fin d’un concert
Moi j’ai qu’le rap, poto donc comprends que ça me concerne
J’passe au dessus des clashs et des gars qui crachent sur moi et mon frère
Je leur ferai pas d’fleur, j’suis plus ce jeune rappeur en herbe
J’lâchais déjà des couplets barges à peine dans le placenta d’ma mère
Et je nous revois, et je nous revois tous dans la maison
Famille moyenne, quartier pavillonnaire
Aujourd’hui ils pensent tous qu’on est devenus millionnaires
Et le pire, c’est qu’ils ont raison
Mais j’arrête pas de penser à la galère des gens proches
J’culpabilise du moindre putain de centime que j’empoche
J’achète pas grand chose, même celles qui me sont utiles
Non c’est pas de l’humilité, je me sens juste pas légitime
J’m’excuse auprès de ma famille, à qui je manque pour être honnête
Auprès de ma copine, quand je suis avec elle sans y être
Auprès des artistes que j’ai enviés, au point de les détester
De l’autre côté de la barrière, j’avais trop peur d’y rester
J’m’excuse auprès de mes amis pour les anniv’ que j’ai raté
Pour toutes les fois où on leur parle de moi, pour ces trucs que j’ai pas fait
J’m’excuse auprès de mon frère, que mon mental use
Prends le temps pour toi, descends enfin de la montagne russe
Cette histoire est quasi magique, au point de faire croire que c’est facile
Ils nous voient comme un bug dans la machine, le soutien et l’espoir de toute la ville
Mais devant le miroir, je reste fragile
Des milliers de femmes et de fans que mes textes accompagnent
Et c’est l’amour qui gagne quand on remplit des salle, je sais pas si t’imagines
Je me sens bien, j’crois que je deviens un homme
J’ai fait plein de fois le tour de la France
J’attends encore mon maillot jaune
Paraît que j’suis simple, mais c’est parce que le succès m’effraie
Mon manque de confiance m’empêche de m’dire que c’est moi qui l’aie fait
Maladroit, dans mes poèmes y a des fautes d’orthographes
L’impression d’être un Kardashian depuis que mon père signe des autographes
Notre public, une famille qui se serre les coudes
En cachette, j’imagine, ton sourire quand tu m’écoutes
Au fait, Oli regarde, ouais tout va bien ici
Arrête un peu de pleurer le soir, je te jure qu’on a réussi
Arrête ta fixette sur la mort, tu les as tes disques d’or
Râle pas trop sur les parents, tu comprendras qu’on avait tort
Des erreurs à commettre, des amours à connaître, c’est fou
Je peux pas dire « qui l’aurait cru? »
Car tout le monde croyait en nous
Je t’aime mon frère, pour moi t’es Michael Jackson
Quand est-ce que s’arrête ce rêve?
J’ai peur que le réveil sonne
La vie de rêve, hein?
Alors ça y est, vous y êtes?
Et qu’est-ce que vous allez faire de votre vraie vie?
C’est laquelle votre vraie vie d’ailleurs?
La vraie vie, la vie de rêve
On comprend plus rien
Vous l’avez fait alors, après tout ce temps
On était venu en guerre, et on repart en paix
Merci à tous les anges gardiens qui nous surveillent
J’ai beaucoup de mal à réaliser qu’on l’a fait
Donc, je me pince le bras à chaque fois que je monte sur scène
Papa, partage avec nous la réussite
Maman, m’a vu en costard aux Victoires de la Musique
Je me sens comblé, le temps n’est plus compté
On s’était pas trompés, car les Zéniths étaient complets
J’suis dans l’immobilier, appelle-moi Monsieur
Rolex au poignet, mon temps est précieux
J’ai partagé la thune avec les démunis
J’ai vendu plus d’albums que y a d’habitants dans ma ville
Donc je ne veux plus de clashs, de rage, de jalousie
Y aura un autre album, t’inquiète j’ai pas encore tout dit
J’distribue la lumière, j’écrase toutes mes frayeurs
J’envie plus les autres artistes, je leur souhaite le meilleur
La cuisson fut très lente, aujourd’hui je savoure
J’ai fait beaucoup d’argent, maintenant je veux faire de l’amour
Et que ça dure toujours, au fait Orelsan, c’est sans rancune tout court
On vous avait dit d’être à l’heure, artistique est la chaleur
Dans son entièreté
Les gens écoutent nos sons avec le cœur
Des principes et des valeurs, c’est ma plus grande fierté
Donc y aura pas d’histoire de viol, pas d’histoire de vol
Pas de baston, car le premier qui frappe n’est pas un homme
Pas de potes arnaqués, ou d’associés qu’on abandonne
Pas d’alcool sur le sol, ou de coke dans les loges
Pas d’histoire de triche, sur tous les chiffres de nos disques
Pas d’histoire de fisc, ou de problèmes avec les flics
Je dois être un exemple, j’ai pas peur de jouer mon rôle
Parce qu’y a beaucoup d’enfants qui écoutent du rap dans les écoles
Artistes paumés, managers cokés, comprends qu’avec Oli on préfère se mettre sur le côté
Dans notre ville, son calme et sa beauté
Loin de la capitale, cette bombe qui veut nous sauter
Et le milieu nous regarde de travers
Comme si on venait de débarquer par le chemin de Traverse
J’vais partir dans le sud, refaire ma vie en campagne
J’vous laisserai noyer vos mensonges dans vos coupes de champagne
J’vais m’éloigner un temps, loin de leurs sales histoires
Refaire des apéros avec les potes, le samedi soir
Jouer aux jeux vidéos, toute l’après-midi
M’allonger avec une fille, pour rallonger la nuit
Je retourne à la vraie vie, j’appuie sur pause
Il y a quelques temps j’ai craqué
J’étais pas loin d’me foutre en l’air
Ma boussole était déréglée, j’ai perdu la tête et le Nord
Je perdais connaissance à la fin des concerts
Je supportais plus les photos ou les remarques de mon frère
Quand mon esprit parlait, mon corps, lui, disait le contraire
Alors j’ai ralenti, et puis j’ai compris
J’avais le cœur trop vide, et la tête trop remplie
Maintenant je vais mieux, mais j’ai besoin d’air
Je serai toujours une main tendue si tu as besoin d’aide
Merci encore à notre public, même si je l’ai sûrement trop dit
Vous êtes tous les auteurs du scénario de nos vies
Je n’aurai plus d’ennemis, j’ai détruit le glaive
Mon arbre a bien grandi, il est rempli de sève
Cette histoire est magique, et ne sera pas brève
Donc je pense à l’avenir et ce qu’il me réserve
Je ressens la fatigue, bientôt viendra la trêve
Si je saute dans le vide, Oli est mon trapèze
Voilà un nouveau cycle, quand celui-ci s’achève
De la vraie vie, à la vie de rêve
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