La vérité blesse et y’a qu’aux gens que j’aime que je mens

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La vérité blesse et y'a qu'aux gens que j'aime que je mens

Artiste : Nekfeu | Album : Les étoiles vagabondes | Titre : Takotsubo | Année : 2019



J’ai appris l’clash dans la rue, des piques, j’en ai décoché des centaines

Et quand on descendait en équipe, on décrochait des antennes

C’était la merde chez moi, ça va pas fort mais rien qu’on flambe

J’me vengeais dehors avec mes frères qui cherchaient le même réconfort

Dans l’équipe bigarrée qu’on forme, pas les mêmes backgrounds

Donc les plus doux jouaient les durs devant les murs, on n’aime pas craindre

Parti d’chez mes darons, j’avais plus qu’deux valises presque vides

J’dévalise les shops, désormais, j’suis seul, faut qu’j’reste vif

J’dormais dans des escaliers ou chez mes khos, mais ça m’gêne

Et, dans mes sons, j’jouais des rôles, j’parlais d’euros et d’sapes chères

C’est trop simple d’être compliqué, c’est compliqué d’être simple

On s’est fait soulever par tout un tieks, on était p’t-être cinq

Devant les autres, on grossira les chiffres et les exploits de chacun

On transformera les gifles en ogives, histoire de choquer

Fasciné par les vrais G’s, kilos d’shit dans la Jeep

Et puis au cimetière des rêves, gisent nos espoirs de chacals

Plus d’espace dans mémoire vive, des histoires sur des sparadraps

Une espèce d’ennui morbide qui fait qu’au fond, t’espères un drame

Et puis l’envie disparaîtra à l’âge du premier disparu

Quand j’ai compris qu’j’étais un lâche, de ceux qui romantisent la rue

Un micro dans sa mallette brille, un malappris nous l’a sorti

Mon frère m’a dit « té-ma les prix », pas un centime mais on l’a pris

Au moins, on aura tenté, ça y est, voilà l’avenir

Essayer d’prouver qu’t’es un vrai, le devenir en arrêtant d’essayer

Ouais

Plus tard, j’remercierai les traîtres de mettre en lumière ceux qui sont vrais

Qui aurait pu prévoir qu’le rap me sauv’rait?

Faut qu’j’sois là pour mes cas sociaux, tout ça me tracasse aussi

J’suis plus ce mec insouciant, j’ai pas connu qu’un suicide

Une ambulance passe et sur la prod’, les sirènes sont accordées

Elles veulent savoir si j’me souviens encore d’elles

Le sang gèle, toujours le même cauchemar

La vérité blesse, et y a qu’aux gens qu’j’aime que j’mens

Je sens qu’j’gêne, ils ont la haine que j’monte

La vérité blesse et y a qu’aux gens qu’j’aime que j’mens

J’tisse ma haine et, le jour où les muguets se vendent en brins

Ému, face à la mer, j’ai humé ce vent d’embrun

Le rap, c’est l’art du cri, le goût du sel des règles enfreintes

Mais l’homme à qui t’empruntes laissera les siennes sur l’arme du crime

Alors j’refuse les offrandes, l’esprit traversera le ciel

Quand les souffrances seront sans frein, l’un de nous renversera les chefs

Avec un rire couleur safran, aucun d’ces connards n’s’affrontent

C’est les soldats qu’on laisse au front et c’est pas eux qui les sauveront

Au fond, c’est vrai, jusqu’à Sevran, à peine sevrés, on a la tête chaude

À part la miff’, j’suis comme le destin, j’tiens à peu d’choses

J’ai trop bougé pour m’approprier un tieks

J’ai joué un rôle devant les hyènes avec ma propre idée en tête

J’étais mort de peur à chaque fois que j’ai dû casser un tête

Les vautours patientaient comme si j’passais un test

Et dans un sale plan, signal d’alerte sur l’moniteur

Ça peut t’coûter cher d’y tremper, comme à la piscine Molitor

T’as beau me dire que tu maîtrises mais t’es quand même alcoolique

Ça me rend triste, même quand tu m’souris d’un air mélancolique

Seine Zoo, les jeunes fennecs, les lionceaux, les éléphanteaux

J’ai pris de l’âge mais j’crains toujours ma daronne et les fantômes

Faut qu’j’sois là pour mes cas sociaux, tout ça me tracasse aussi

J’suis plus ce mec insouciant, j’ai pas connu qu’un suicide

Une ambulance passe et sur la prod’, les sirènes sont accordées

Elles veulent savoir si j’me souviens encore d’elles

Le sang gèle, toujours le même cauchemar

La vérité blesse, et y a qu’aux gens qu’j’aime que j’mens

Je sens qu’j’gêne, ils ont la haine que j’monte

La vérité blesse et y a qu’aux gens qu’j’aime que j’mens

La première relation t’a fait souffrir donc t’esquinteras la dernière

Mais, la rre-gue, c’est comme une escalade aux règles infernales

Et ça réglait ses comptes à coups d’extincteur à l’internat

Quand s’arrêtent les secondes d’une nuit sans fin que plus rien n’atteindra

Jamais seuls, alors mes scards-la pleurent à l’intervalle

La peur à l’intérieur, on la tue mais on l’enterre mal

Cher monsieur, on s’construit sur des bases déséquilibrées

En amour, j’nique tout, obligé d’dévaster ce qui m’effraie

Te laisse pas manquer d’respect quand un mec te drague, miss

Si j’étais bien dans ma tête, j’aurais pas fait l’choix d’être artiste

Vends-leur ton putain d’rap lisse et le contrat glisse

Wesh, j’vois plus tes potes sur la tracklist

Vu comment tu suces, ça m’étonnerait qu’on t’shoote

Indépendants comme PNL, on veut être les premiers comme Jul

Dans l’rap, c’est notre souffrance qu’on t’sème comme des indices

C’est comme une putain d’revanche quand j’saigne les maisons d’disque

Attends,

Vas-y, il veut quoi lui’c-là? Il croit j’vais répondre ou quoi?

« Euh Ken, c’est Galvin, Galvin Lasagne de chez (bip) Musique

On aimerait bien t’parler parce qu’on on développe donc la branche musique urbaine de

Euh, de notre boîte donc euh, et euh premièrement pour t’féliciter

Pour cette belle réussite que t’as »

Allez, arrache ta gueule

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